• Dernière modification de la publication :27 janvier 2021
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Edito Février 2021

À la mi-janvier, en France, on durcit les directives de confinement. Le couvre-feu passe à 18h. Et je tombe sur une phrase-choc : « Le corona n’a pas de jambes pour se déplacer, il utilise celles des crétins qui n’ont pas encore compris. » Ensuite, au journal télévisé, on m’informe que suite au retour des vacances, dans un petit village en Flandres, le nombre de cas Covid est passé de 30 à 200 contaminés à cause du virus londonien, plus contagieux. Et donc, pour éviter la propagation en Belgique, on ne peut pas lever les mesures de confinement actuellement.

Dans le même JT, on nous présente un reportage sur un village en Italie qui avait été très touché par le coronavirus. Après avoir perdu quelques 180 personnes en peu de temps, alors que le nombre de décès annuel était de 120 morts, il apparaît aujourd’hui que l’immunité collective s’est installée et que la vie peut reprendre son cours normal. Puis, vient un reportage sur la vaccination dans les homes, tout en insistant que c’est la meilleure solution pour lutter contre la contagion du Covid-19.

Alors, je replonge dans l’article du Télépro du 26/11/20 qui disait : « Entre 1918 et 1919, la grippe espagnole cause en trois vagues successives, cinquante millions de morts, soit cinq fois plus que la Grande guerre. (…) Pourtant, celle-ci, rarement citée dans les événements majeurs du XX° siècle, a laissé peu de traces dans la mémoire collective. Car, pour Laura Spinney, la grippe espagnole est un souvenir individuel, pas collectif. Elle n’est pas vue comme un désastre de l’Histoire, mais plutôt comme l’addition de millions de tragédies personnelles et discrètes. (Stéphane Brelier)

Tout en réfléchissant à ce constat, je me disais que la situation actuelle est un drame collectif et individuel.

Collectif, car cette pandémie a des répercussions et des conséquences sur la société mondiale, sur l’économie, sur la vie sociale et culturelle, sur les soins de santé, …

Individuel, car le moral des gens est atteint : dépressions, suicides, violences conjugales. Ainsi que des retombées sur la vie familiale : perte d’êtres chers sans pouvoir faire le deuil correctement, … Et aussi plus de pauvreté !

Et je me surprends à penser à l’époque de Jésus où la situation était aussi tragique : guerre et oppression par l’occupant romain, impôt abusif, misère, maladie comme la lèpre, pas d’hôpital, pas de sécurité sociale, …

Et c’est dans cette histoire humaine, faite de tragédies et de souffrances, que Dieu se rend présent, plein d’empathie et de compassion, touché au plus profond de lui, jusque dans ses tripes, et souffrant avec, rejoignant l’humain jusque dans la mort même. Plongeant au coeur du mal, tel un sauveteur plongeant dans l’eau pour sauver une personne qui se noie, Dieu, en Jésus-Christ, plonge dans le marasme de l’homme pour le ramener à la vie.

C’est dans ces circonstances inhumaines que Jésus se manifeste pour nous rendre la vie plus supportable, pour vivre au mieux, pour vivre jusque dans l’éternité. Par la puissance de Jésus-Christ mort et ressuscité, les forces obscures du mal sont vaincues. C’est par cette puissance d’amour que Jésus peut proclamer la Bonne Nouvelle : « Le règne de Dieu est tout proche.» C’est par cet amour qui va jusqu’à se sacrifier, qu’il peut faire son discours devant tous les paumés et leur promettre le bonheur. C’est ce message d’espérance qu’encore aujourd’hui, le Seigneur nous adresse afin de tenir bon dans l’épreuve.

À nous, peut-être, de changer notre regard et de nous convertir en ce temps de Carême. Conversion et Grâce ! Deux mots usés, recouverts de la cendre des siècles ! Et pourtant deux mots de braise dans le feu de notre foi. Pourquoi ne pas ranimer la flamme ?
Mr le curé Michel.

Marcheurs de Dieu

Quand vous prenez un billet de train, ce n’est pas pour rester sur le quai ! C’est que vous avez envie de partir. Le baptême ressemble à ce départ. Le baptisé est engagé sur la route à la suite du Christ. Et tout au long de ce chemin, il est important que le chrétien soit guidé.

Un marcheur qui part faire une randonnée prévoit de la nourriture, de l’eau, des étapes, des gîtes. Notre vie de baptisé est cette longue marche, balisée de temps forts, d’émerveillements, d’arrêts et de remises en route.

  • Notre nourriture : le Corps du Christ, reçu au cours de la messe, et aussi la Parole de Dieu, et la prière.
  • Le « guide du routard » : la Bible.
  • Les gîtes : les groupes de vie chrétienne, tous ces lieux d’accueil où nous pouvons nous reposer et reprendre force.
  • Les étapes : les temps forts de notre vie de baptisé – première communion, profession de foi, confirmation, réconciliation, sacrement de l’ordre ou du mariage.
  • Notre boussole : l’Esprit-Saint.

Alors, bonne route !

Christ au mille visages

 « Il était une fois un moine appelé Épiphane. Un jour il découvrit un don qu’il ne pensait pas posséder : il savait peindre de belles icônes. Il voulait absolument peindre le visage de Jésus. Mais où trouver un modèle qui exprime, à la fois, la souffrance et la joie, la divinité et l’humanité, la mort et la résurrection.

Épiphane se mit alors en voyage. Il parcourut la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, examinant chaque visage. Rien ! Le visage qui aurait pu représenter le Christ n’existait pas. Fatigué, il s’endormit en répétant les paroles du psaume : « Je cherche ton visage, Seigneur, montre-moi ton visage ! ». Il fit un rêve. Un Ange lui apparut, il le ramena auprès des personnes rencontrées et pour chaque personne, il lui indiqua un détail qui rendait ce visage semblable à celui de Jésus : la joie d’un amoureux, l’innocence d’un enfant, la force d’un paysan, la souffrance d’un malade, la peur d’un condamné, la tendresse d’une mère, la consternation d’un orphelin, l’espoir d’un jeune, la joie d’un clown, la miséricorde d’un confesseur, le mystère du visage bandé d’un lépreux, … Et alors, Épiphane comprit et retourna dans son couvent.

Il se mit au travail et l’icône fut prête en peu de temps et il la présenta à son abbé. Celui-ci fut surpris : elle était merveilleuse. Il voulut savoir qui était le modèle dont il s’était servi parce qu’il désirait la montrer aux autres artistes du monastère. Le moine répondit : « Personne ne m’a servi de modèle, père, parce que personne n’est comme le Christ. Mais le Christ est semblable à tous. Tu ne trouves pas le Christ dans le visage d’un seul homme, mais tu trouves des fragments du visage du Christ en chaque homme. »