Edito
« Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car Il va passer. »
« Là, Elie entra dans une caverne et y passa la nuit. Et voici que la parole du Seigneur lui fut adressée… Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car Il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. » (1R19, 09-13)
Ce passage bien connu du premier Livre des Rois nous parle de carême. Nous aussi, comme Elie, nous sommes invités à nous préparer à la Rencontre. Et pour cela, à nous aventurer au plus intime de nous-mêmes, au désert, nous mettant à l’écoute de ce murmure, que nous portons tous en nous et qui traverse le monde. La fine brise légère qui révèle la présence de Dieu.
L’intimité est, par définition, le lieu le plus intérieur de notre personne. C’est donc le lieu par excellence de la rencontre avec Dieu, Lui qui étant infini, n’ayant donc rien d’extérieur à Lui, est un pur intérieur, une pure intimité. Pour demeurer dans cette intimité, nous sommes appelés à taire le tumulte qui nous habite ordinairement, à dissiper les illusions qui nous mènent habituellement par le bout du nez. Pour cela nous avons à notre disposition la prière, qui nous met en relation avec l’Intime, le dépouillement (le jeûne) qui nous désencombre et éloigne tout ce qui peut nous accaparer loin de l’Essentiel et la générosité (aumône) qui nous ouvre à l’Autre en nous faisant ressembler au Père de toute générosité.
Puisse ce carême nous préparer pour la grande Vigile de Pâques, que cette Vigile soit un moment de résurrection, que la communion eucharistique en cette nuit sainte soit pour chacun de nous une première communion, la première communion d’une vie nouvelle, d’une vie renouvelée par la présence de Dieu.
Abbé Pascal
Découverte de la nouvelle traduction du Missel romain (2/6)
«Accorde-nous Seigneur, de savoir commencer saintement par le jeûne l’entrainement au combat spirituel : que nos privations nous rendent forts pour lutter contre l’esprit du mal.»
Missel romain
Frères -> frères et sœurs
C’est un changement minime, en terme de mots, mais qui n’a rien d’anodin.
La nouvelle traduction du Missel romain remplace à plusieurs reprises le mot « frères » par « frères et sœurs », et le mot « serviteurs » par « serviteurs et servantes ».
Par exemple :
1- dans le Confiteor : « C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu ».
2- dans l’Orate fratres (invite à la prière sur les offrandes) : « Priez, frères et sœurs… ».
3- dans la prière eucharistique I, la commémoration des défunts: « Souviens-toi Seigneur, de tes serviteurs et de tes servantes… ».
Il faut noter que le terme « sœur » n’apparaît pas en latin, mais il ne faudrait cependant pas réduire cette féminisation des termes à une simple concession faite à la modernité : il s’agit aussi de … revenir à la Tradition !
Par exemple, concernant la commémoration des défunts, le texte latin mentionne le féminin et le masculin (…famulorum famularumque tuarum…) : « de Tes serviteurs et de Tes servantes ». Cela avait été « gommé » dans la précédente traduction en français qui ne mentionnait que les serviteurs.
De plus, cela nous permet de renouer avec les chrétiens du premier millénaire qui se désignaient en tant que frères et sœurs, on en trouve de nombreux exemples dans la littérature ancienne :
Exemples :
1- la lettre à Philémon, Phm 1,2 : « notre chère sœur Aphia »
2- les lettres d’Ignace d’Antioche (IIème siècle) mentionne les « frères et sœurs bien-aimés ».
Une dernière remarque : lors de la bénédiction des offrandes, le prêtre parle du « … fruit du travail des hommes… ». Ici, c’est l’humain, homme et femme, qui est visé et non le « mâle ». C’est pourquoi la nouvelle traduction ne prévoit pas un « … fruit du travail des hommes et des femmes …».
Campagne de Carême de Partage 2023.
Ils et elles résistent pour exister !
LA TERRE, C’EST LA VIE
Dans le cadre du Carême de partage, nous nous tournons cette année vers la terre, qui doit bénéficier à tous. Au Brésil, comme dans d’autres régions du monde, l’eau est détournée, pompée par l’agro-industrie et les extractions minières, les écosystèmes sont détruits, pollués et la déforestation fait rage. La terre est menacée. Or, elle est la vie ! Privées de leurs ressources naturelles et faisant face à une violence systémique sans précédent, les communautés paysannes et les populations autochtones se meurent peu à peu.
Dans ce cadre, Entraide et Fraternité se mobilise aux côtés de ses partenaires brésiliens qui s’organisent et défendent les victimes de l’agro-industrie, de conflits fonciers et de violences, pour leur permettre d’accéder à la terre, de vivre dans des conditions dignes, de s’organiser et de se défendre.
Avec vous, nous voulons soutenir ces défenseurs et défenseuses de la terre qui subissent, tout comme la terre qu’ils et elles défendent, les conséquences désastreuses des projets d’extraction minière et hydroélectrique, ainsi qu’une importante répression.
Merci pour votre solidarité qui permettra à des milliers de paysans et paysannes impactés par la faim et l’injustice au Brésil de poursuivre leur combat et de prendre part ainsi à la fête de la Résurrection du Christ. Bon et fécond Carême à toutes et à tous.
Entraide et Fraternité appelle au partage. Votre don de Carême est porteur d’espoir.
« Entraide et fraternité » BE68 0000 0000 3434
Dans nos paroisses, des collectes seront organisées
le 18-19 mars et 1-2 avril 2023.
