Soyons des anticorps au virus de l'indifférence (pape François)
Les évêques de Belgique et les résultats de l'enquête sur l'Eglise et la crise sanitaire
De nombreux chrétiens voient dans cette crise un « moment de vérité » révélateur des forces et des faiblesses non seulement de notre Église, mais également de notre société.
Les réponses révèlent :
L’ampleur de drames vécus, personnels, sociaux, économiques et spirituels. Une prise de conscience aussi : de tels drames affectent, en effet, de larges portions de l’humanité confrontées en permanence à la guerre, à la faim, aux épidémies, et à la dégradation de l’environnement.
Le courage dont font preuve de nombreuses personnes, dans le service des autres, en particulier celui des acteurs des soins de santé, qui, renonçant à leur propre confort, se dévouent au risque de leur propre santé. À juste titre, la population leur a manifesté sa reconnaissance.
Une grande richesse d’initiatives concrètes illustrant le fameux vers du poète Friedrich Hölderlin, rappelé par le pape François : Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve.
La nécessité d’une prise de conscience des possibilités de participer personnellement à la vie spirituelle et chrétienne, notamment à travers la liturgie « domestique » (à la maison, en famille), complément indispensable aux célébrations collectives rendues difficiles, et à travers les gestes concrets de solidarité.
L’importance des médias et des réseaux sociaux, pour les contacts interpersonnels et pour les célébrations, mais aussi le risque de « fracture numérique », soulevé par le pape François, tout en étant davantage connectés, nous sommes également plus divisés.
Les réponses montrent aussi des tensions :
- Tension entre ceux qui considèrent que la priorité de l’Église devrait consister à rétablir un fonctionnement normal des liturgies – à quoi il faut répondre que ce sont les gouvernements fédéral et régionaux qui fixent les mesures sanitaires dans l’espace public – et ceux qui considèrent que la priorité doit plutôt être donnée à la solidarité avec les personnes les plus affectées par la pandémie.
- Tension entre ceux qui estiment que l’Église fait « trop peu », est « trop peu créative », et ceux qui témoignent au contraire des trésors de créativité dont font preuve les chrétiens, leurs communautés et leurs organisations.
Une vie chrétienne plurielle.
Les différentes dimensions de la vie chrétienne, loin de s’opposer, se renforcent mutuellement. Les chrétiens engagés dans une action sociale ont aussi besoin de célébration, communautaire ou familiale. Cela fait partie des « besoins essentiels » des chrétiens.
Nous invitons les chrétiens et leurs communautés à continuer à faire preuve d’espérance dans la prière, de discernement et de créativité. À tirer aussi les leçons des expériences, pour que tous les efforts réalisés ne le soient pas en vain, mais puissent inspirer de nouvelles façons de vivre comme chrétiens, dans le service fraternel, dans la prière et à travers les célébrations. Comme l’écrit le pape François, si nous voulons sortir moins égoïstes de cette crise, nous devons nous laisser toucher par la souffrance des autres.
Nos prières et nos pensées vont enfin, et en particulier, à tous ceux qui sont partis durant la pandémie et à leurs proches qui n’ont pu les accompagner, humainement et spirituellement, comme ils l’auraient souhaité.
Soyons responsables, et comme nous y invite le pape François, soyons des anticorps au virus de l’indifférence.
SIPI – Bruxelles, jeudi 28 janvier 2021
Edito
Aujourd’hui encore, les textes bibliques peuvent nous interpeller. Dans le livre de Job, l’auteur raconte que celui-ci perd tout, son épouse, ses enfants, ses richesses. Et nous pouvons réentendre cette plainte lancinante qui semble encore très actuelle. La vie paraît très accablante et très éprouvante. Qui n’a pas sa part de malheur ? Qui n’a pas sa part de souffrances ? Bien souvent, le désespoir nous envahit : « Que la vie est bien triste ! À quoi ça sert de vivre, si c’est pour souffrir ! ». Il est vrai que l’on regarde trop souvent le côté négatif des choses. La vie semble absurde. Dieu, aurait-il mal fait les choses ?
Mais, dans ce récit, il y a une phrase qui m’interpelle : « Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront pas le bonheur. » Cette phrase semble vouloir dire : Seigneur, tu vois ma situation, ma condition humaine, fragile et sans espoir de bonheur, alors, ne m’oublie pas ! Autrement dit : ne me laisse pas tomber et rends-moi l’espoir d’être sauvé.
Je crois que le temps du Carême, que nous vivons maintenant, devrait nous aider à redynamiser notre espérance. Le Carême n’est pas une période de retour sur soi, d’apitoiement, mais un chemin d’espérance qui nous montre que Jésus-Christ a vécu la Passion, mais aussi qu’il est ressuscité trois jours plus tard. Autrement dit, Jésus a plongé dans la souffrance et la mort-même pour, ensuite, ouvrir la porte de la vie éternelle. C’est le message que Jésus transmettait à ses disciples du temps de sa vie publique : je vais souffrir, mourir et ressusciter. Cependant, les apôtres n’ont pas compris tout de suite ce message d’espoir. D’abord, quand Jésus a été arrêté, ils ont eu peur et se sont cachés. Et quand nous entendons les disciples sur le chemin d’Emmaüs, il semble qu’avec la mort de Jésus, ils avaient tout perdu. Même si des femmes racontaient avoir vu Jésus toujours vivant, ils s’apitoyaient sur leur sort, leur espoir avait disparu.
En ces temps difficiles de pandémie, il me semble que nous devrions changer notre façon de voir les choses, de nous convertir en quelque sorte. Nous sommes toujours là à nous plaindre sur notre sort parce qu’on ne peut pas célébrer les messes, et maintenant, on peut, mais pas plus que 15 personnes. Et toutes ces directives qu’il faut toujours suivre, qui sont une atteinte à notre liberté, … et les vaccins, est-ce que c’est une bonne chose ? Et donc, nous sommes toujours centrés sur nos problèmes. Nous regardons toujours la même face de la montagne, le côté obscur ! Mais, pour voir l’autre face, le côté ensoleillé, il faut se décentrer, se déplacer pour aller de l’autre côté.
De là où l’on est, du côté obscur, on ne voit pas le côté ensoleillé. Tant que nous serons nombrilistes, c’est-à-dire centrés sur nos points de vue et sur nous-mêmes, nous alimenterons le désespoir des gens. Tant que nous continuerons dans ce sens-là, nous apporterons la division : moi, j’ai raison et toi, tu as tort. Nous laisserons le champ libre à des personnes malsaines, des moi-je-sais-mieux-que-toi, et qui entraîneront des milliers de gens dans leur délire discriminatoire, raciste et encourageant la violence. Le chaos règnera. Il n’y aura plus d’harmonie.
Et donc, je pousse un cri d’alarme !
Dans mon dictionnaire, le Larousse illustré de 2009, où je regardais au mot diable, il y avait écrit l’étymologie grecque : qui désunit, qui divise. CQFD.
Maintenant, je voudrais vous raconter une histoire pleine de fraîcheur : Un professeur a amené des ballons à l’école et a demandé aux enfants de les gonfler et que chacun écrive
son nom dessus. Ils ont jeté les ballons au hasard dans le couloir. Ensuite, le professeur leur a donné 5 minutes pour trouver le ballon avec leur nom dessus. (Ndlr = nombrilisme) Les enfants allaient dans tous les sens, regardant frénétiquement les noms sur les ballons. Mais quand le temps fut écoulé, personne n’avait trouvé son ballon. Puis le professeur leur dit de prendre le ballon le plus proche d’eux et de le donner à la personne dont le nom est écrit dessus. En moins de 2 minutes, chacun avait son propre ballon. À la fin de cette expérience, le professeur conclut : « Les ballons sont comme le bonheur. Personne ne le trouvera s’il cherche uniquement le sien. Au lieu de cela, si tout le monde se soucie les uns des autres, chacun trouvera son propre bonheur plus aisément. »
Cette parabole me semble très évangélique. Et, en ce temps de Carême, où nous sommes davantage sollicités à nous tourner vers les autres et vers l’Autre, le soleil qui nous envoie ses rayons d’amour pour nous réchauffer le coeur, sachons nous décentrer de nous-mêmes afin de trouver le bonheur. Alors, convertissons-nous et croyons à la Bonne Nouvelle !
M. le curé Michel
Prière
Seigneur, tu m’offres ce temps comme un vitrail à rassembler avec toutes les couleurs qui représentent les jours de ma vie.
J’y mettrai le rouge de mon amour et de mon en-thousiasme, le mauve de mes peines et de mes deuils, le vert de mes espoirs et le rose de mes rêves, le bleu ou le gris de mes engagements ou de mes luttes, le jaune et l’or de mes moissons…
Je réserverai le blanc pour les jours lumineux et le noir pour les jours plus sombres.
Je cimenterai le tout par l’élan de ma foi qui te cherche et par la confiance sereine que tu m’offres pour avancer.
Seigneur, je te demande simplement d’illuminer, de l’intérieur, ce vitrail de ma vie par la lumière de ta présence et par le feu de ton Esprit. Ainsi, par transparence, celles et ceux que j’aurai la joie de croiser cette année y découvriront peut-être le visage de Jésus le Christ, notre ami, notre frère. Amen.
60e Campagne de Carême de Partage
60 ans de solidarité
60 ans de mobilisation
60 ans d’engagement
pour un monde plus juste !
Cette année, l’association Entraide et Fraternité marque les 60 ans de sa première campagne de Carême de partage, cette toute première campagne qui a vu le jour en 1961 pour répondre à une terrible famine dans la province du Kasaï au Congo. Depuis, elle a créé des relations partenariales durables dans les pays du sud et a permis à des centaines de milliers de personnes de vivre une vie digne, dans le respect de leur humanité.
Avec la pandémie actuelle, des millions de personnes sont fragilisés et doivent affronter une autre crise, celle de la faim. Le continent africain, malgré sa capacité à rebondir, n’est pas épargné. En RD Congo, où Entraide et Fraternité a pour mission de renforcer la sécurité alimentaire de milliers de personnes en valorisant l’agri-culture familiale, la situation est très inquiétante. Seule l’agroécologie semble promettre un avenir meilleur.
Entraide et Fraternité appelle au partage.
Votre don de Carême est porteur d’espoir.
20 euros = 1 lapin, et ensuite, des lapereaux
47 euros = semences pour lancer des plantations
135 euros = financement formations à l’agroécologie
420 euros = un moulin à céréales pour faire la farine
Soutenez les projets d’Entraide et Fraternité.
Votre don pour les familles pauvres sera porteur d’espoir
« Entraide et fraternité » BE68 0000 0000 343
Dans nos paroisses, des collectes seront organisées dans le courant du mois de mars 2021.