Cher Monsieur Bedoret, cher Max, ami de si longue date.
En raison de votre légendaire discrétion, nous comprenons que vous ne souhaitiez pas de discours à l’occasion de vos funérailles. Considérez donc ce petit mot, non pas comme un discours, mais comme un hommage à un homme unanimement apprécié et tellement regretté aujourd’hui.
La population toute entière de Merbes, nos voisins et vos nombreuses connaissances, ont été frappés d’une tristesse douloureuse lorsque ce jeudi 11 novembre, au lever du jour, ils ont appris votre passage sur l’autre rive. Vous êtes parti un 11 novembre ; quel beau symbole ! C’est en effet à la fois le jour de la fête de Saint-Martin, protecteur de votre village, mais aussi le jour de l’Armistice que vous, le patriote convaincu, vous commémoriez tous les ans sans faille au Monument en compagnie des autorités communales et de notre population.
Nos premières pensées vont à votre famille qui endure cette épreuve avec beaucoup de tristesse, mais aussi avec la joie rayonnante que vous avez choisie jusqu’au bout. Grâce à votre exemple votre famille est dans la paix.
Pour nous et pour combien d’autres, cette épreuve, nous la partageons, car, Max, vous êtes un ami, une aide, un appui, une figure amie qui disparaissez aujourd’hui à nos regards. Vos collaborateurs du Conseil de Fabrique, dont vous avez été le secrétaire durant de si nombreuses années, n’oublient pas les services innombrables rendus et bons conseils reçus.
Ce n’est pas une page qui s’est tournée le 11 novembre dernier à Merbes-le-Château, mais une Encyclopédie qui s’est refermée. Max, vous vous intéressiez à tout et nous faisiez dénicher et apprécier des histoires, des lieux, des œuvres que votre érudition sans frontière vous avait permis de découvrir. Votre regard caractéristique était toujours souriant et le révélateur de votre indéfectible enthousiasme. Vous étiez un sage. Par votre empathie, vous saviez vous faire écouter de tous avec respect. Vos expertises et conseils étaient judicieux et le temps vous donnait souvent raison.
Aujourd’hui, si on promène notre regard dans notre belle église de Merbes, on y admire des chefs d’œuvres qui ont été restaurés grâce à votre acharnement auprès des autorités officielles de la Province et du Patrimoine et l’accord de notre administration communale : le tableau de l’Assomption au-dessus de l’autel principal, la garniture qui surplombe l’autel de Saint Sébastien, le tableau de ND du Rosaire à gauche, sans oublier le Taulet sous le même autel. Ce sera notamment grâce à ces restaurations que votre souvenir ressurgira en chacun de nous chaque fois que nous entrerons dans cette église.
Cher Max, ami de longue date, en ce moment de votre grand passage sur l’autre rive, permettez-nous de vous apporter le témoignage de notre admiration pleine d’affection. Puissiez-vous trouver au Ciel mieux que la reconnaissance des hommes, puissiez-vous y trouver la reconnaissance éternelle.
René-Michel de Looz-Corswarem
Président de la Fabrique d’église de Merbes-le-Château
Ce 17 novembre 2021