Edito
Quand j’ai établi l’horaire des messes pour juillet-août, je me suis trouvé devant une difficulté. Du 15 au 21 juillet, je suis parti à Lourdes avec une vingtaine de paroissiens. Etant donné que la santé du Père Alex reste précaire, qui va célébrer les messes dominicales durant le week-end de mon absence ? Ou alors, je les supprime et les gens vont à Lobbes ou à Beaumont ou à Binche ? Ou bien je trouve un prêtre pour me remplacer ? Mais qui ? Le curé de Beaumont est aussi à Lourdes pour s’occuper d’un groupe de jeunes. Le doyen de Thuin est aussi parti. Et donc, actuellement, je n’ai pas de solution. Cette situation préoccupante me pousse à réfléchir plus en avant. Que sera l’avenir ? Au 1er novembre, pour la partie professionnelle dans le privé, je serai retraité… Comme ministre du culte, je peux encore continuer à exercer quelques années… dans les mêmes conditions ou en « travail allégé » ? De plus, je ne suis pas le seul concerné : le vicaire épiscopal Michel Vinckier = 75 ans le doyen de La Louvière = 75 ans, le curé de Marcinelle = 74 ans, Mgr Harpigny = 74 ans, le doyen de Mons = 73 ans, le doyen de Tournai = 72 ans, etc…
En cette fin d’année scolaire, il n’est plus temps de discuter de savoir où va se célébrer la messe dominicale dans quelle paroisse ? Mais de prendre conscience de la situation dans notre région : le manque de prêtres, le petit nombre de « pratiquants » (nous ne sommes plus la majorité !), l’indifférence religieuse, la fermeture des églises, la crédibilité du clergé (pédophilie) …
De plus, comment réagir face aux problèmes urgents : climatiques (cataclysmes divers, sécheresse, incendies), économiques (pauvreté, famine, …), politiques (guerre en Ukraine, conflits au Yémen, … ). Car tout cela a des conséquences désastreuses dans nos vies. Alors, peut-on continuer à vivre sans tenir compte de ces problèmes ? Peut-on encore faire semblant de rien et ne pas se sentir concerné ? Peut-on encore se laisser mener par le bout du nez par le capitalisme à outrance, par le despotisme de tyrans, par le chacun pour soi, ou par le déni ?
Personnellement, je me sens bien impuissant face à la situation actuelle, mais je garde confiance dans le Seigneur : il est mon appui. Et continuons à écrire les pages blanches de nos vies aux couleurs de l’Evangile.
abbé Michel
Plus Jésus occupe le centre de notre vie, plus il nous fait sortir de nous-mêmes et nous rend plus proches des autres.
Pape François
Juste Terre !
D’un côté, des entreprises de l’agro-alimentaire et de l’énergie qui ont engrangé des profits records l’année passée, en 2021. INVRAISEMBLABLE !
De l’autre, des centaines de millions de personnes qui pourraient basculer dans la pauvreté cette année, suite à la hausse vertigineuse des prix des biens de première nécessité dont l’alimentation et l’énergie.
D’un côté des « solutions » qui prônent le toujours plus de croissance, de consommation, de libre-échange et de non-régulation.
De l’autre, des pistes d’actions innovantes dans de nombreux endroits de la planète, y compris en Belgique, pour plus de liens.
Ces acteurs du capitalisme débridé (lobbies des énergies fossiles, de la finance, de l’agro-industrie… et leurs alliés politiques réunis fin mai, à Davos, lors du forum économique mondial), allons-nous les laisser utiliser la « stratégie du choc » pour imposer à chaque crise de nouvelles avancées néolibérales et écocidaires (= suicidaires) ?
Ou allons-nous écouter et prendre en compte la voix du vivant portée par les paysan(ne)s d’ici et d’ailleurs, par les scientifiques, par les organisations de la société civile expertes dans les secteurs de l’agroécologie, de la justice climatique, des droits humains, de notre milieu de vie… ? Ces voix disant l’urgence, c’est de penser à long terme et de ne pas reporter sans cesse des décisions nécessaires qui, à mesure que le temps passe, seront plus difficiles à prendre et à vivre.
Valérie Martin, juin 2022
Réflexion personnelle
Suite à la situation décrite ci-avant par Valérie Martin, je reprendrais cette phrase de Marc Oraison : » C’est cette stimulation vertigineuse des désirs humains qui caractérise la civilisation moderne, bien plus profondément que la question du profit et de la consommation, qui n’est qu’une conséquence. »
En effet, c’est en répondant à ses pulsions bonnes ou mauvaises que l’homme choisit, agit et en subit les conséquences. Si j’analyse en raccourci, ceux qui, actuellement, ont le pouvoir de décisions politiques, financières et économiques sont, en quelque sorte, poussés, stimulés par des désirs mauvais ! qui ne sont pas pour le bien-être de tous et de la planète.
Réagissons ! Quand je vois la militante écologiste Greta Thunberg, les « Gilets jaunes » et les autres contestataires pour améliorer le pouvoir d’achat, je me dis qu’il est important et urgent de réagir.
abbé Michel
Brisez vos limites,
faites sauter les barrières de vos contraintes,
mobilisez votre esprit,
exigez la liberté comme un droit,
soyez ce que vous voulez être.
Découvrez ce que vous aimeriez faire et
faites tous votre possible pour y parvenir.
Richard Bach (Jonathan Livingstone, le goéland)