Edito
Ces derniers temps, j’ai été interpellé par une info : ne faut-il pas attendre pour vacciner les jeunes et donner les doses aux pays qui en ont le plus besoin ? Voilà un cruel dilemme quand on sait qu’au Brésil, il y a eu 82.000 morts en avril à cause du Covid. En Inde, le 1er mai, on parlait de 3.500 morts en 24h. À Madagascar, c’était un désastre humain. Au Japon, 1.262 nouveaux cas le 1er mai. Et le 5 mai, l’Espagne enregistrait 78.000 morts du Covid. Voilà un »bilan » interpellant …
D’où la question : qu’est-ce qu’il faut faire ? Donner les vaccins aux pays pauvres ou à nos jeunes ? Quel est le mieux ? Qu’est-ce qui est essentiel ? Nos jeunes ou ces étrangers qui viennent chez nous et qui transmettent le virus ? Oui mais, si les étrangers sont vaccinés, la contagion est ralentie !? Voyager librement sera à nouveau permis !? Faut-il penser d’abord à soi : charité bien ordonnée commence par soi-même ? Ou faut-il privilégier l’autre, que Jésus appelle le »prochain » ?
Alors, je me demande : qu’est-ce qui donne du sens dans notre société actuelle ? La religion et la vie spirituelle n’ont plus le monopole du sens. Elles paraissent même »inessentielles » ! Pourquoi les chrétiens ne sont-ils pas perçus comme des porteurs de sens ?
Or, dans les hôpitaux, l’accompagnement spirituel des mourants n’est-il pas essentiel ? Dans les universités, face aux idées morbides de suicide, n’est-il pas essentiel d’apporter du sens à la vie auprès des jeunes déboussolés ? Le message de l’Évangile n’est-il pas essentiel dans nos engagements sociaux et humanitaires ? La solidarité a toujours été le moteur de la vie chrétienne. Dans Fratelli tutti, le pape François lui donne un sens plus fort, une notion universelle, celle de la »fraternité », qui est revenue en force dans la société.
Comment tenir notre place dans l’espace public ? L’abbé Paul Scolas dit : « Les mots de la foi sont une ouverture à un commencement et un appel à la vie ! » Mais d’abord, il faut faire un constat : c’est la fragilité de l’homme, sa vulnérabilité ! Notre condition humaine est ainsi faite, elle est limitée, fragile et mortelle. Les scientifiques rêvent de vaincre la maladie, mais nous voyons que cela n’arrive pas. Ils ne connaissent pas tout et ont aussi des avis divergents. L’homme n’a pas la maîtrise sur tout. Nous ne disposons pas de certitudes absolues et donc, nous devons décider de ce que nous voulons faire avec discernement, en nous appuyant sur des îlots de certitudes. Il faut naviguer à vue à travers les certitudes qui sont nôtres. Discerner et décider de la bonne route à prendre n’est pas une évidence. C’est parfois assez complexe. Par exemple, pourquoi privilégier la santé physique des personnes à la place de la santé morale apportée par les rencontres familiales et les relations amicales ? La vie humaine est paradoxale. D’un côté, nous avons les intérêts particuliers (Horeca, coiffeurs, la Culture, …) et de l’autre, il y a tous ces gestes de solidarité, de »prendre sur soi » pour le bien de l’autre. Le lien social et la solidarité sont GRATUITS et sont une source d’espérance. De plus, le bien commun est une dimensions essentielle de notre humanité.
Nous habitons une maison commune, dixit le pape François. Oui, nous avons beaucoup de choses en commun. Nous sommes tous concernés par la vie sur terre avec pour objectif : le bien-être commun. Et il est important de sauver ce que veut dire »vivre ensemble humainement ». Et nous, chrétiens, nous avons aussi cette mission de construire ce monde meilleur. Et une des armes que le Seigneur emploie, c’est l’amour !
M. le curé Michel
Le rêve d'un petit garçon malade
Il était une fois une mère qui regardait son fils de 6 ans mourant. Comme n’importe quel parent, elle aurait voulu que son fils puisse grandir et accomplir ses rêves. Mais elle savait que maintenant ce n’était plus possible. La leucémie allait empêcher tout cela très bientôt. Mais elle désirait tant que le rêve de son fils se réalise. « Billy, as-tu jamais rêvé à ce que tu voulais faire dans la vie ? » Il répondit : « Maman, j’ai toujours voulu être un pompier lorsque je serai grand. »
Ce même jour, la maman se rendit au service-incendies où elle rencontra le pompier Bob, un gars avec un grand cœur. Elle lui expliqua le souhait de son fils. Bob, le pompier accepta de réaliser ce rêve pour une journée. Trois jours plus tard, Bob alla chercher Billy, l’habilla dans un uniforme vite fabriqué à sa taille, avec un casque et des bottes. Ce jour-là, il y eut trois appels au feu auxquels Billy participa, et même une fois, dans la voiture du chef. Il était heureux. Grâce à la réalisation de son rêve et à l’attention qu’on lui avait porté, Billy survécut trois mois de plus que prévu par les médecins.
Quand arriva le moment fatidique, la maman téléphona au pompier Bob, qui arriva cinq minutes plus tard avec un camion-incendie. On ouvrit la fenêtre de la chambre au 3é étage, on avança l’échelle, plusieurs pompiers montèrent et rentrèrent dans la chambre. Ils serrèrent Billy dans leurs bras. Puis, Billy leva les yeux vers le chef : « Chef, suis-je vraiment un pompier ? » « Billy, tu l’es, et le chef principal, Jésus te tient par la main. » Billy sourit et répondit : « Je sais, il a tenu ma main toute la journée et les anges ont chanté aussi. »
Et Billy ferma les yeux une dernière fois.
(auteur inconnu)
Écoute en toi la source qui te parle d'aimer ...
Entretien de St Séraphim de Sarov avec Motovilov
– Père Séraphim, quel est le but de la vie chrétienne ?
– Le but de la vie chrétienne est d’acquérir l’Esprit-Saint. Oh oui, ami de Dieu, que j’aimerais qu’en cette vie vous soyez toujours en l’Esprit-Saint pour aimer …
– Père je vous en prie, éclairez mon âme, comment pourrons-nous acquérir l’Esprit-Saint ?
– Quelle est grande la puissance de la prière ! Elle est toujours à notre portée, elle nous donne la grâce du Saint-Esprit. Par elle, nous nous entretenons avec notre vivifiant et miséricordieux Sauveur. Veillez et priez pour ne pas être privé de l’Esprit de Dieu. Quand le Seigneur aura réchauffé ton cœur par sa grâce, ta prière coulera sans interruption et sera toujours avec toi. Souviens-toi de la présence de Dieu et de sa grande miséricorde, conserve un cœur humble et des pensées paisibles.
Comme je voudrais que vous trouviez cette source intarissable de grâce et que vous vous interrogiez sans cesse : « l’Esprit-Saint est-il avec moi ? » S’il est avec moi, béni sois Dieu, sinon il faut découvrir la cause pour laquelle il nous a abandonné et le chercher sans relâche jusqu’à l’avoir trouvé à nouveau, lui et sa grâce.
– Comment pourrais-je reconnaître la présence du Saint-Esprit ? Comment puis-je savoir s’il est en moi ?
– De toutes les forces de ton âme acquière la paix du cœur. Fuis la tristesse et tâche d’avoir l’esprit toujours joyeux. Traites ton frère avec douceur, prends garde à ne pas l’offenser. Il faut tout endurer avec patience quoi qu’il arrive, avec reconnaissance même, pour l’amour de Dieu. On te blâme, réponds par des éloges. On te persécute, supporte. On te fait des reproches, n’en fais pas ; souffre en silence et ouvre ton cœur à Dieu seul.
Celui qui donne gaiement est aimé de Dieu. La gaieté n’est pas un péché, au contraire, elle chasse la fatigue. De la fatigue provient le découragement, rien de pire ! Un petit mot bienveillant, amusant, encourageant aide l’esprit de l’homme à se tenir dans la joie devant Dieu. Nous sommes tous les deux, toi et moi, en la plénitude de l’Esprit-Saint. Pourquoi ne me regardes-tu pas dans les yeux ? N’aie pas peur ami de Dieu. Ose me regarder sans crainte, Dieu est avec nous.
– Père, je ne peux vous regarder, des foudres jaillissent de vos yeux, votre visage est devenu plus lumineux que le soleil.
– Ami de Dieu, vous êtes devenus aussi lumineux que moi, vous êtes, vous aussi, dans la plénitude du Saint-Esprit. Remerciez le Seigneur de nous avoir accordé cette grâce indicible, cette grâce à consoler votre cœur désolé et triste. Que sentez-vous maintenant ?
– Mon âme est remplie d’un silence et d’une paix inexprimable, une douceur extraordinaire déborde de mon corps, une joie coule dans tout mon être, une chaleur enveloppe mon âme.
– Cette paix est envoyée d’en haut par Dieu lui-même, elle inonde de paix et de joie l’homme intérieur, c’est la douceur dont parle les écritures, elle procure une sensation de délice inexprimable. Quand le Saint-Esprit descend sur l’homme, il recrée dans la joie tout ce qu’il effleure. Le Royaume de Dieu est en nous maintenant, la grâce du Saint-Esprit est lumière, il nous illumine, il nous réchauffe, il emplit l’air ambiant de parfum barbier, réjouit nos sens et abreuve nos cœurs d’une joie indicible. Voilà ami de Dieu ce que c’est d’être en la plénitude de l’Esprit-Saint.
« Une Église soucieuse des plus fragiles »
L’acteur Robert Hossein disait : Dieu doit parfois être tenté de perdre la foi en l’homme. Vous imaginez le spectacle vu de là-haut ? La misère, la faim, la violence et tout le monde qui s’en fout ! Les riches sont toujours plus riches et les pauvres qui crèvent, par légions, la gueule ouverte. (…)
Notre monde est au bord du gouffre parce qu’il oublie la seule chose qui mérite de vivre : l’amour. Jamais notre monde n’a sans doute autant besoin d’une résurrection, d’un réveil. (…)
Car croire en Dieu, ce n’est pas autre chose que de tenter d’aimer celles et ceux que nous croisons sur notre route. Je ne suis pas pessimiste : je veux continuer à croire en l’homme, malgré tout. Et heureusement que Dieu m’y aide.
(extrait d’un interview avec Bertrand Révillion)
À la suite de Robert Hossein, je pense que nous n’accomplirons pas suffisamment le plan de Dieu, ni notre mission de chrétien, si nous ne mettons pas davantage l’amour au coeur de nos vies, ainsi que le souci des plus démunis et des plus fragilisés. (abbé Michel)