En ce temps de confinement et de règles qui rendent l’accès à ce Sacrement difficile, voire impossible, j’ai voulu essayer de comprendre pourquoi ne pas communier me perturbait. Peut-être, comme moi, communiez-vous parfois, ou souvent, sans vous rendre compte de ce que vous faites. J’ai donc relu l’encyclique écrite par Jean-Paul II en 2003 : « L’Eglise vit de l’Eucharistie » (65 pages environ) et y ai trouvé des réponses à certaines de mes interrogations. C’est donc ce que je vous propose de partager.
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Nous dit le Christ.
N’est-il pas merveilleux de constater que ce miracle continue de se réaliser des milliers de fois par jour dans le monde entier, et ce, depuis plus de deux mille ans après la dernière Cène ? C’est là une manifestation tout simplement prodigieuse, unique et universelle. Un lien entre ciel et terre.
« Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Oui, l’Eucharistie est la nourriture spirituelle la plus précieuse des chrétiens dans leur marche tout au long de l’histoire. Elle est la source et le sommet de toute l’évangélisation. Le rapport entre l’Eglise et l’Eucharistie est ESSENTIEL. Les deux ne se comprennent que l’Une par l’Autre. Ce n’est pas pour rien que le concile Vatican II a proclamé que l’Eucharistie est « source et sommet de toute la vie chrétienne ».
Comment expliquer la transformation REELLE du pain et du vin en corps et sang du Seigneur ? Sans la foi, il est difficile cependant pour l’intelligence humaine d’expliquer totalement ce « don par excellence » et ce « si grand Mystère » de l’Eucharistie. Par ce Sacrement (sommet de tous les Sacrements), chacun de nous reçoit le Christ et le Christ reçoit chacun de nous pour constituer le peuple de la Nouvelle Alliance. C’est le symbole de l’unité des fidèles formant un seul corps dans le Christ : « Vous êtes mes amis ».
Contempler le Christ exige que l’on sache le reconnaître partout où Il se manifeste, dans la multiplicité de ses modes de présence quotidienne, mais surtout dans le Sacrement vivant de son corps et de son sang. Apprenons donc à contempler le visage du Christ avec Marie sa mère qui nous disait : « N’ayez aucune hésitation, ayez confiance dans la parole de mon Fils. Lui qui fut capable de changer l’eau en vin à Cana, est capable également de faire du pain et du vin son corps et son sang ».
Tout comme Marie a dit « amen » à l’ange Gabriel, nous disons « amen » quand nous recevons le corps du Christ. N’existe-t-il pas une certaine analogie entre ces deux « amen » ? Qu’est-ce que Jésus pouvait faire de plus pour nous ? Quel signe de miséricorde !
Il nous montre vraiment son amour qui va « jusqu’au bout ». « Ceci est mon corps, ceci est mon sang », mais il ajoute : « livré pour vous et répandu pour la multitude ». Ce faisant, son sacrifice devient Sacrement. On comprend que la foi de l’Eglise dans le mystère eucharistique s’est exprimée dans l’histoire non seulement par la quête d’une attitude intérieure de dévotion, mais aussi par une série d’expressions extérieures. De la plus petite chapelle à la plus grande cathédrale, toutes sont l’expression de la foi pour accueillir le mystère de l’Eucharistie et montrer son importance aux yeux de tous. Ne l’oublions jamais.
L’Adoration du Saint-Sacrement a aussi une large place chaque jour et est une source inestimable de sainteté et de joie pour ceux qui y participent. Saint A-M.de Liguori écrivait : « …L’Eucharistie est un trésor inestimable : la célébrer, mais aussi rester en adoration devant elle en dehors de la Messe permet de puiser à la source même de la grâce ».
En ce temps de pandémie il est douloureux et anormal que la communauté chrétienne ne puisse que si difficilement communier de la main d’un prêtre qui est le SEUL à avoir le pouvoir d’offrir l’Eucharistie à la place du Christ. Prêtre freiné dans sa mission principale par des règles COVID souvent incohérentes. C’est de l’Eucharistie que vient l’importance de la Messe dominicale pour le peuple Chrétien.
René-Michel de Looz-Corswarem
Janvier 2021