Edito
« Tu sais quelle est ma volonté, dit le Seigneur: pratique la justice, aime la bonté et marche humblement aux côtés de ton Seigneur. »
(Michée 6, 8)
« Saint Médard, beau et serein, promet abondance de grain. »
En ce mois de juin, nous fêtons saint Médard. Dans notre unité pastorale, ce saint occupe une place toute particulière, il est, en effet, le saint patron de la paroisse de Solre-sur-Sambre et, chaque année, une procession est organisée en son honneur.
Mais qui est donc Médard ?
Originaire de Noyon (entre Soissons et Amiens) et élevé dans la foi chrétienne par ses parents, dès sa plus tendre enfance il manifesta une grande compassion pour les plus démunis, au point de leur donner ses propres vêtements, au grand dam de son père ! La petite histoire nous raconte qu’un jour Médard alla plus loin encore : il donna un des chevaux paternels à un homme dont l’unique cheval venait de mourir. Le père l’apprenant, emmena Médard avec lui pour récupérer son bien. Il pleuvait fort ce jour-là et le père constata que Médard n’était pas mouillé par la pluie. De là vient l’association traditionnelle qui est faite entre Médard et la pluie. Il va sans dire qu’à la suite de ce signe, le père renonça à reprendre son cheval…
Il fit des études à Vermand (près de Saint-Quentin) et vécut ensuite à la cour des rois mérovingiens Childéric Ier et Clovis. Vers 530, il devint évêque de Vermand. Il avait alors aux alentours de 70 ans. Enfin, en 532, il devint évêque de Tournai, succédant ainsi à saint Eleuthère. Il mourut le 8 juin 560, vraisemblablement centenaire, à Noyon.
Dans notre unité pastorale, nous célébrerons saint Médard du 8 au 12 juin, avec le dimanche 11 juin comme point d’orgue. Cette journée du dimanche débutera par la Grand Messe Saint-Médard en l’église de Solre, Messe qui donnera le coup d’envoi à la procession. A l’imitation de la Visitation, lors d’une procession, nous sommes invités à apporter le Bien au cœur de nos villages, de nos communautés de vie, pour le salut de tous. N’hésitons donc pas à participer nombreux à ces festivités en l’honneur de saint Médard en donnant le meilleur de nous-mêmes à celles et ceux que nous croiserons sur notre chemin.
Abbé Pascal
Découverte de la nouvelle traduction du Missel romain (5/6)
Prière sur les offrandes
A la suite de la préparation des dons (= l’offertoire) et avant la préface, le prêtre lance une invite pour la prière sur les offrandes.
L’ancien texte en français est celui-ci : « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l‘Eglise ». Auquel l’assemblée répond par : « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». Ce texte est toujours valable, mais un autre est proposé en premier, traduction plus fidèle au texte de référence.
Le voici :
Le prêtre : « Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant ».
L’assemblée répond : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de Son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise ».
La prière eucharistique, que le prêtre dit seul, n’est donc pas une prière solitaire mais la prière de tout un peuple. C’est le seul et unique sacrifice du Christ, le mystère de l’Eucharistie et de l’Eglise, qui advient au milieu de nous. C’est tout le mystère de l’unité et de la communion qui se manifeste au travers de nos gestes et de nos paroles.
Littérature : La blessure et la grâce
C’est le titre du dernier livre de Gabriel RINGLET paru aux Editions Albin Michel. Prêtre, théologien et écrivain (membre de l’Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique), l’auteur est bien connu pour ses très nombreux livres et ses prises de position avant-gardistes où il réinvente l’Evangile à la lumière de notre actualité et de notre quotidien : « j’ai la certitude que l’Evangile est plus vivant que jamais et qu’il s’adresse à tous – croyants comme non croyants »…/… L’évangile n’est pas achevé. Chacune, chacun, croyant ou non, peut s’en emparer. Et tant mieux si les poètes et les romanciers aident à le revisiter »
Dans « la blessure et la grâce », grâce à de courtes histoires inspirées du quotidien, l’auteur invite à se questionner sur ses amitiés, ses inquiétudes et ses tendresses. « La blessure peut être un handicap, une perte d’emploi, d’amour, une perte spirituelle. Il ne s’agit pas d’idéaliser la blessure, ce serait malsain. Mais elle ouvre souvent en nous une réflexion et une force. Je travaille beaucoup sur la fin de vie en soins palliatifs. Ce qui me frappe, c’est que dans ces circonstances difficiles, au cœur de leur blessure, les personnes que j’accompagne peuvent révéler la grâce. Mais attention, la grâce est différente de la beauté. La grâce peut être au rendez-vous de la blessure. La pianiste Hélène Grimaud dit que les artistes sont blessés et que leur vocation est de faire de ces blessures une grâce. Elle a raison mais je pense que cela vaut pour chacune et chacun d’entre nous ».
Cette recension a été écrite à partir de deux articles de presse : « Au fond du gouffre, la joie est possible » par Bosco d’Otreppe dans La Libre du 15 mars dernier; « Je prends du plaisir à raconter des passages de l’Evangile de manière contemporaine » par Arnaud Michel dans le mensuel « Entrées libres » du SEGEC, n° 178, avril 2023, p 24.
Claude Razée